Pas de grandes ambitions existentielles pour ces chansons mais jouer avec les mots, les situations loufoques, les personnages pittoresques !
Une chanson amorcée en atelier d'écriture avec Gérard Morel et Lionel !
Sauve qui peut la vache Clarisse
Décide un jour d’monter en haut
Du toit de la vieille bâtisse
Qui s’trouve au fond de son champ clos
Sauf qu’il pleut comme vache qui pisse
L’orage ravage le Landerneau
Aux abris beuglent les génisses
Clarisse méprise le troupeau
Sauve qui meuh mais elle est folle
Pour une vache c’est suspicieux
La meute peau d’vache se désolent
Clarisse se hisse vers les cieux
Sauf qu’il pleut comme vaches mugissent
Or Clarisse n’est pas un chevreau
Avec ses gros sabots elle glisse
Hop elle se rattrape aux chéneaux
***
Sauve qui s’meut elle a l’vertige
Mais continue son ascension
Elle s’initie à la voltige
Plutôt qu’à la génuflexion
Sauf qu’il pleut comme vache qui s’marre
Déjà elle atteint la girouette
L’ivresse des sommets s’empare
D’l’inconséquente pâquerette
Sauv...ignon dans l’sang l’paysan
Incrédule entre 2 éclairs
Surprend l’ombre de son ruminant
Qui s’est prise pour une fille de l’air
Sauf qu’il drache comme vache qui tache
Et qu’il a beau tanner Monique
Sa femme qui sinon cravache
Reste statique comme une bernique
Sauve la bleue qui (meuh)gle au vent
S’é(meuh)t comme dans un drame lyrique
Quand se ra(meuh)tent les éléments
(Meuh)blés de stries d’arcs électriques
Sauf qu’il flotte comme vache défèque
Et Monsieur l’Maire vient sur les lieux
Coordonner le plan ORSEC
Mais fichtre il n’en croit pas ses yeux
Sauvent du feu habituellement
Les pompiers et la grande échelle
Qui débattent nébuleusement
Comment descendre la pucelle
Sauf qu’il tonne comme vache qui pète
Clarisse n’est plus aussi bravache
Car quand on fait de la grimpette
Gare au r’tour au plancher des vaches
***
Saute tudieu dit sa conscience
Qu’au moins ce soit avec panache
Et qu’on retienne ta vaillance
Malgré l’inéluctable crash
Sauf qu’il tombe comme vache s’entête
Un coup d’foudre envoie l’animal
Comme un fétu dans la tempête
Directement dans les étoiles
Sauve mon Dieu la fière Clarisse
Qui voulait prendre de la hauteur
Et que son destin s’accomplisse
Ici ou dans un monde meilleur
Car elle aurait pu ruminer
Elle a plutôt choisi la chute
Contre l’avachiss’ment forcé
Faut parfois défier Belzébuth
Y aurait les lumineuses
Et les légumineuses
Le sucré des beaux fruits
Et puis les salsifis
Sur le marché de Dijon
Je zieute de grandes asperges
Des canneberges qui gambergent
Des reines qui ont le melon
Dans ces bottes de belles plantes
Je suis en quête de la menthe
Refrain
Sur le marché d'Arpajon
Mi-figue mi-raisin j'avance
La tête comme une citrouille je pense
A une fleurette aux p'tits oignons
Mais avec mon cœur d'artichaut
J'ai plutôt l'air d'faire le poireau
Refrain
Sur le marché d'Arcachon
Je capte des yeux en amande
Une peau de pêche normande
Ça m'oppresse comme un citron
Mais cette blonde comme les blés
Se défend bien d'être glanée
Refrain
Sur un marché berrichon
La poire belle Hélène envoie
Un mou du bulbe jaloux vers moi
Je prends châtaignes sur marrons
Et des vertes et des pas mûres
Je goûte à la déconfiture
Refrain
Sur le marché de Brianchon
J'ai le pif rouge comme une tomate
Les yeux en patates écarlates
Sois pas ronchon mon cornichon
Me dit bout d'choux un beau brin d'fleur
Ramène ta fraise,
Viens qu'on là qu'on... flirte
Ma voisine du d’ssous s’appelle Fanny
Pour autant que je la croise elle est jolie
Mais j' la croise pas c’est ça le souci
J’fais mon numéro d’amoureux transis
L’ jeu du chat et d’la souris
Sans répit
Fanny
Pour forcer l’ destin allez j' m’enhardis,
Le truc c’est qu’il ‘m' manque une stratégie
Sur les conseils d’une bonne amie
J’ descends genre j’ai pas de euh… spaghettis
A voir sa tête ç’a n’a pas pris
Je rougis
Je m’enfuis
Oh quel ahuri
Un soir qu’en voiture je revenais
P’têt bien que c’était un acte manqué
Sa twingo garée j’ai percuté
Le lendemain je me suis fait traiter
De tous les noms les plus grossiers
L’assurance a payé
Et moi je suis grillé,
Désespéré…
Sur son balcon y a un barbecue
Elle y cuit des saucisses et ça pue
L’odeur de graillon, je n’en peux plus
Par la f’nêtre je crie qu’ y a d’ l’abus
C’est son copain qu’a répondu
Il avait l’air plutôt tendu
Alors je me suis tu
Non, j’ai pas insisté. P… elle a un copain…
Pour me consoler, j’ai composé
« La voisine du d’sous » qu’chui en train de chanter
Un peu fort peut-être quelqu’un a frappé
Zut c’est elle, « qu’est que tu chantais ? »
C’est un peu dur à expliquer
Tu vas me prendre pour un taré.
"Je te laisse pas le choix, rechante la moi…"
Ç’a l’a bien fait marrer !
J’ai acheté une chemise pour rien
Pour une bouchée de perlimpinpin
Elle est exquise
Ma p’tite chemise
Elle me va bien
Sur mes épaules son tissu fin
J’ai pris le travers d’un chemin
Quand une brise
Une petite bise
M’ susurra vient
J’m’ immobilise et me dit « tiens ?
Quelle est cett’ voix de plaisantin ? »
Mais quelle surprise
C’est ma chemise
Qui m’entretient
Alors bien sûr un doute m’étreint
Fut-elle cousue par un lutin
Ma p’tite chemise
Par l’entremise
D’un magicien ?
Plus sûrement par un p’tit pékin
Dans une filature de Nankin
Par l’expertise
D’un vieux Kirghize
Dans du lin fin
Qu'importe je l’interroge « Eh bien ! »
Que proposes-tu, de prendre le train ?
Fais à ta guise
Petite chemise
Mais allons loin
Gonflée elle m’envole comme un brin
Dans un fol ballet aérien
Sous son emprise
Elle me grise
Je suis serein
Sous des nuages, moelleux coussins
Paysages antédiluviens
La tour de Pise
Ou les banquises
Défilent soudain
Au d’ssus du continent indien
Je m’ rappelle que je suis terrien
Petite chemise
En toute franchise
Tout a une fin
Posons-nous là sur ce terre-plein
Reprend ton vol vers le lointain
Divine chemise
T’idéalise
Mon quotidien
Un de ses boutons comme butin
J’ rempoigne mon bâton de pèl’rin
Sans plus d’ chemise
Je vocalise
Un r’frain badin :
J’ai acheté une chemise pour rien
Pour une bouchée de perlimpinpin
C’était au vieux temps des labours
Le blé battu livrait son grain
Quand un battement de tambour
Prévint les paysans voisins
Sur la grand-place un troubadour
Contait à l’aimable assistance
Une poignante histoire d’amour
Entendue en pays de France
Un homme venu de Bibracte
Portait dans son sac un mystère
La rumeur évoquait un pacte
Paraphé avec Lucifer
Qu’importe la jeune bergère
Qui le vit au bord du chemin
Se serait damnée pour lui plaire
Et le couvait des yeux en vain
Comme un escargot se rétracte
L’homme foudroyait du regard
Ceux qui l’abordaient avec tact
A son approche on criait « gare !»
La fille compris qu’un seul acte
Pouvait capter son attention
Elle profita d’un entracte
Pour fouiller le sac du garçon
Dans une chaussette trouée
Dormait un répugnant démon
Qui bougon d’être dérangé
Se cabra pour laver l’affront
Comme dégrisé par les cris
Dans les nuées de flammes vertes
Le gars reprit tous ses esprits
Se rua sur son ancien maître
Au point où il allait flancher
Elle se souvint des sermons
De la croix et l’ail du curé
Vade retro maudit démon
L’homme inconnu et la bergère
Vainquirent ainsi par l’amour
Tandis qu’attendri le parterre
Applaudissait le troubadour
Considérer que la terre est ronde
Ça n’avait pas de sens autrefois
Lorsqu’encore des bêtes immondes
Hantaient l’imaginaire des rois
Les loups hululaient sous la lune
Les forêts étaient bien mal famées
Les brigands truandaient les fortunes
D’infortunés qui s’étaient égarés
Les marchands égorgés sur place
Devenaient de la chair à corbeaux
A chaque carnage ils passent et croassent
En bruit de fond de ces temps médiévaux
Jusqu’au jour où un seigneur en colère
Exigeait les gredins sur l’échafaud
Alors par les contrées entières
Les gens d’armes couraient sus aux marauds
Ils débouchaient sur une clairière
Où s'étaient réfugiés de pauvres gens
Mais pas de pitié pour la misère
Tout cela se réglait dans le sang
A moins que ne traine un Robin des bois
Qui nous donne enfin quelque espoir
Que soit enfin défendu le bon droit
C’est de cela que l’on fait les histoires
Quand ça grondait de dedans la montagne
On savait y trouver un dragon
Entre ses pattes un trésor de cocagne
Inaccessible au simple planton
Chevauchait alors un preux chevalier
Dans son armure brillantes de mille feux
Qui ne l’aurait empêché de cramer
Sans un enchantement crapuleux
Alors insensible à la peur
Dissimulé dessous son bouclier
Il s’en allait frapper un coup au cœur
La bête mourrait dans un pet de fumée
Que ferait le chevalier de cet or
Injustement acquis par l’épée
Il allait voir le Roi sans remord
Lui demander sa fille à marier
Il galopait vers ces fiers châteaux forts
Qui écrasaient de leur joug les vallées
Dans leurs oubliettes flottait la mort
Autour de malheureux prisonniers
Accessoires pour le clou du spectacle
Quand le rougeaud bourreau torturait
Avec ses instruments il racle
Les dernières traces d’humanité
Tout en haut enfermées dans les tours
Lasses se languissaient les princesses
Naïves elles avaient cru à l’amour
Elles pensaient mourir de tristesse
Mais que donc le sort leur réserve
Les contes sont souvent indulgents
Plus sans doute que ne le sont les pères
Au déshonneur les pires tourments
Quant aux prétendants ces séducteurs
Ils avaient depuis longtemps détalé
Ce ne sont pas les belles en pleurs
Qui ralentissent leurs destriers
En s’enfuyant le prince quelle erreur
Sur son chemin négligeait une vieille
Vraiment moche bien sûr à faire peur
Qui ployait sous une lourde corbeille
Outré le laideron devenait fée
Donnait un coup de baguette magique
Maudissait le jeune homme écervelé
En une grenouille plutôt comique
Sous les roues d’un charroi de passage
Elle finirait bientôt écrabouillée
Jamais fille ne comprend le message
D’un coassement qui appelle un baiser
Fatalement à force de forniquer
D’enfants la campagne devenait pleine
Pour la vider une calamité
Guerre, peste ou autres divines peines
Comme il fallait un bouc émissaire
Au cortège de manants affamés
On dégottait de son trou la sorcière
Qui finissait grillée sur le bûcher
Est-ce qu’encore cette époque vous tente
Il ne faudrait pas trop la mythifier
Écoutez donc le troubadour qui chante
Le bon vieux temps n’est plus ce qu’il était
Le bon vieux temps n’est plus ce qu’il était !
Aux p’tites idées qui vont qui viennent
Ce serait bien qu’elles me parviennent
D’une façon un peu plus limpide
Qu’on ait des relations torrides…
Idée j’voudrais que tu me grises
J’aimerais sentir ta prise
Dans mon cerveau tout ramollo
Sur le flot de mes mots falots
Sur des séquences créatives
Idée comm’ te voilà lascive
Profite, amour, et prend ton pied
A nous deux rien n’résisterait
Fantaisie, ma muse féconde
J’oublierais mes peines abscondes
Devant tes charmes écervelés
Idée, alcool et volupté.
Idée, tout à toi, je m’éprends,
On ferait quelque chose de grand
Si t’étais l’amante permanente
L’inspiration moins fuyante
A bras le corps on fraternise
C’aurait un goût de gourmandise
Idée dans mon lit alanguie
On composerait bien toute la nuit
Mais voilà, Idée, tu m’échappes
Comme tu désertes nos agapes
J’en suis réduit à chanter faux
Ton absence, et mes sanglots oho…